SUR LES MURS

Peinture murale libre réalisée dans des lieux de mémoire oubliée 


Au point de départ une rencontre avec un coin de nature, un lieu, une architecture issue du patrimoine bâti, façonné par l’homme et le temps au fil des siècles. Une esthétique de la ruine moderne qui fascine et interroge sur le rapport qu’entretient l’homme avec la vie et la mort, le matériel et l’immatériel, la terre et ses ressources. Le présent s’invite dans cette vanité pour un temps indéfini avant une démolition des murs ou la désinstallation de la peinture. Les temps s’alignent et une porte s’ouvre, deux mémoires se rencontrent dans un jeu de miroir. Les sujets représentés investissent les lieux librement et fusionnent avec l’existant. Les postures des corps nus parlent des maux et émotions qui occupent le corps et l’esprit, de ce qui est tu.

Je compose mes peintures à partir de liants et pigments minéraux ou végétaux, elles sont préparées sur place ou en atelier en fonction du type de support et du lieu. Lorsque les murs ne peuvent être peints ou que le lieu inspire à autre chose, je propose des installations à partir de matériaux bruts que je détourne et sur lesquels je peins in situ.  

 

« L’âme du lieu influence ma peinture par les sens. J’invite un autre interlocuteur dans un moment de création. Ma peinture s’imprègne d’autres choses que mon langage artistique propre, elle prend de nouveaux chemins et me surprend. L’attention n’est plus portée uniquement sur soi. Le support brut et marqué entre dans la composition et m’échappe totalement, cette perte de contrôle rend l’expérience unique. »

 

La Forge #1

 

Performance réalisé le 18 Octobre 2018 dans la forge d’une ancienne usine à papier en collaboration avec Alexandre Cervera à la prise d’image et montage vidéo, Clara Delacour à la photo et au catering chez Lara et Clément. Merci à eux.

Les Soleïado #2

Papier peint pied noir … réalisation d’une peinture libre sur papier peint d’origine. Peinture faite avant travaux de rénovation pour le départ d’une grand-mère au grand coeur, qui arriva il y a bien longtemps d’Algérie à Montpellier, ici. Dernière trace d’un passé bientôt recouvert.

Merci à Cédric pour les photos et le partage et à Grand-mère pour son histoire et son sourire.

L’Usine à tisser #3

Dernière performance, c’était le 24 octobre 2020 à l’occasion de la première édition du Festival upcycling dans le village des antiquaires, une immersion dans une ancienne usine de filature, architecture métallique issue de la révolution industrielle du 19 ème siècle. «L’usine à tisser» c’est comme ça que je nome ce lieu où j’ai eu la chance de m’exprimer. Aujourd’hui c’est un endroit fait d’objets réanimés, on y tisse des liens entre passée et présent, là où ma peinture apparaît, suspendue dans le temps.

 » De la charpente métallique se déployaient les chaînes et poulies des machines-outils actionnées par un moteur vapeur central. On pouvait entendre le bruit des rouages, entrevoir les silhouettes des ouvriers à travers les vapeurs de charbon. Des hommes, des femmes et des enfants. Un travail harassant qui consistait à assister les machines sans cesse en action.Est-ce la sueur des fronts qui coule le long des corps fatigués des femmes peintes ?une connaissance m’a faite remarquer que les coulures donnaient l’impression qu’ils étaient comme des marionnettes articulées. Je n’avais pas vu ça et je ne peux pas m’empêcher de penser au fils à tisser qui reliaient les ouvrières aux machines, travaillant à la chaîne, devenant une pièce du mécanisme prise dans l’engrenage. « 

Merci au Village des antiquaires @villagedesantiquaires, à Clara Delacour @animamea.creation et Romain Varenne @romainvrnphoto

#4 Performace live en immersion dans la Forêt des cèdres du Luberon

Pour cette performance, ma peinture murale libre, flotte dans le vent qui souffle sur les grands cèdres de l’Atlas. Une envie d’ailleurs trouvée dans un lieu pourtant familier. Tout naît d’une forêt. Avant les ruines et les carrières, les bâtisses et les ateliers de peintres il y avait les arbres, la terre et toute la vie qu’elle abrite. 

C’est ici que ma peinture me revient après plusieurs mois sans peindre de grands visages et de grands corps. Qui est cette femme habillée de bleu lapis ? En voyant son premier portait photographié, je remarque que ses bras entrelacés épousent les courbes du  long couloir vouté que forment les branches au dessus de sa tête.

 « C’est ça ! C’est bien ça que je recherche, faire l’expérience d’un lieu, le laisser me surprendre comme je le surprends par ma présence. Vivre tous mes sens réunis, inconsciente et libre. »

Pour ce projet, Clara Delacour, ANIMA MEA @anim à upcyclé mon bleu de peintre. Romain Varenne, une fois de plus a accepté de mettre en images un moment de peinture pour cette session pleine nature à main levée. Pour ce projet il réalise des images toujours aussi fidèles à l’instant, et aussi un teaser. Merci pour son regard et ce cadeau surprise.